Dès le Moyen Âge, le Nord du Maroc a suscité la convoitise de l’Espagne. Aux premières incursions ont succédé un conflit permanent lourd de conséquences pour l’Etat espagnol.
Ala fin du XVe siècle, l’un des premiers conflits territoriaux opposant l’Espagne au Portugal concerne le Nord du Maroc. Après la débâcle des dernières taïfas d’Al-Andalus et l’émigration massive des musulmans vers le Maghreb, l’Espagne des Rois catholiques considère qu’il y a quelque chose d’inachevé dans la guerre de Reconquista (la Reconquête). De par sa position géographique, le Nord du Maroc constitue une potentielle menace pour la péninsule ibérique, d’où la nécessité de faire de cette région une arrière-cour, censée devenir une zone tampon empêchant une deuxième invasion de la péninsule ibérique par les Arabo-berbères. Mais le Portugal a aussi ses propres ambitions.
En 1498, le Traité de Tordesillas, conclu entre les Rois catholiques et Jean II de Portugal sous l’auspice du pape Alexandre VI, divise le « Nouveau Monde » : le Brésil est attribué aux Portugais et le reste de l’Amérique latine aux Espagnols, mais le cas du Maroc reste en suspens. Certes, depuis 1480, l’Espagne a renoncé à toute prétention sur le royaume de Fès, mais elle ne s’interdit pas des incursions sur la côte nord du Maroc, comme celle qui lui a permis l’occupation de Melilia en 1497. Apparemment, ce n’est pas suffisant. En 1504, quelques jours avant sa mort, la reine Isabelle la Catholique laisse comme testament à sa fille et héritière, Jeanne la Folle, la mission de conquérir l’Afrique et de combattre les « infidèles ».
Par Adnan Sebti
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