Aperçu général de l’histoire du mouvement nationaliste dans la zone khalifienne, dont les premiers signes se sont fait sentir très tôt et qui a porté au-delà des frontières la cause patriotique du Maroc, en lien permanent avec les nationalistes de la zone française.
Le nationalisme d’un pays colonisé est à la mesure de la nature du colonialisme qu’il subit. Ainsi, le protectorat espagnol dans la zone nord étant une sorte de colonialisme d’un pays faible sous-impérialiste, il a produit par réaction naturelle un patriotisme peu virulent, contrairement au Sud du pays, où l’occupant était autrement plus puissant que l’Espagne, communément désignée alors comme simple « sous-locataire ». Cela ne diminue en rien l’action des nationalistes marocains de la zone nord, qui n’en ont que plus de mérite. Ceci est valable à trois niveaux : au plan du Maroc khalifien, du Maroc dit « français » et au plan international, où ils étaient particulièrement opérants, souvent en avant-garde et pour la cause patriotique de tout le Maroc. En bref, de petites organisations nationalistes, et surtout le Parti national des réformes (PNR) sous la houlette de Abdelkhalek Torrès, ont accompli une grande œuvre. Depuis 1912, on pourrait remonter assez loin pour déceler les premiers signes de l’action patriotique dans la zone nord, que l’on pourrait qualifier de proto-nationaliste. Mais le point de départ procède des nombreuses initiatives de cette figure de proue du mouvement national à sa naissance à Tétouan, Haj Abdessalam Bennouna, qui a également pris une part active à la naissance de la première organisation patriotique du pays.
Par Abdelmajid Benjelloun
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