Y a-t-il une architecture marocaine ou des architectures ? La question mérite d’être posée, surtout dans le contexte du Maroc d’avant le Protectorat.
L’architecture des grands centres urbains fait partie de l’ensemble hispano-mauresque qui englobe l’Espagne musulmane, le Maroc, le Nord de l’Algérie, la Tunisie et la Sicile.
C’est un ensemble «sui generis» au sein de la civilisation musulmane, par rapport à d’autres ensembles comme l’architecture ottomane, mamelouke, persane ou mongole. Mais l’architecture hispano-mauresque reste fidèle aux éléments constitutifs de l’architecture musulmane : le floral, la rosace (carrée ou ronde), les formes géométriques et la calligraphie. Elle ne comporte pas, contrairement à l’architecture chrétienne, de représentation humaine, ni en sculpture ni en peinture. Le trait marquant de l’architecture hispano-mauresque tient à ses formes en arcades, son matériau : pisé ou brique, au lieu de la pierre, la forme ronde au lieu du trait ou de la ligne droite, avec un élément constitutif, le jardin comme appendice, et la fontaine. On peut dater les premiers balbutiements de l’architecture hispano-mauresque au Maroc avec les Almoravides, nomades sahariens qui firent appel, pour leurs constructions au Maroc, aux architectes musulmans d’Espagne.
Par Hassan Aourid
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