Les tendances architecturales de la mosquée marocaine, surtout entre le XVIIème et le XIXème siècle, reflètent l’évolution de l’architecture religieuse, et même politique, du royaume. Nous en examinerons, ci-après, quelques aspects.
L’histoire de l’architecture permet d’expliquer le caractère des formes et leur évolution selon les périodes. Les édifices portent un langage aussi bien dans le bâti que dans le décor qu’il faut décoder. Au Maroc, nous assistons dès le XIIIème siècle au développement des écoles dites régionales. Avec les bâtisseurs du Maroc moderne, les dynasties saâdienne et alaouite, s’affirme une originalité «marocaine». Un caractère qui prend toutefois différentes facettes dans les deux périodes voisines. Cette relecture de la commande officielle architecturale marocaine, entre le XVIIème et le XIXème siècle, propose d’en dégager les formules et les thèmes. Il est communément admis que la première période alaouite est marquée par une activité architecturale importante. Les premiers sultans de la dynastie ont, en effet, manifesté le plus grand intérêt pour la construction d’édifices religieux et d’enseignement. Les chroniques indiquent, à ce propos, qu’ils ont pris à leur service les architectes et les artisans les plus connus et les plus virtuoses. Puisant nombre de leurs éléments architectoniques et décoratifs dans un répertoire riche et diversifié des époques précédentes (saâdienne, mérinide, almohade et almoravide), ces bâtisses reflètent les orientations dictées par les sultans, ainsi que les particularités propres à chaque règne.
Par Mina El Mghari
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