Créée en 1907, la Banque d’Etat du Maroc a vu le jour dans un contexte international particulièrement inflammable, où les enjeux financièrs ont failli entrainer une guerre militaire entre deux puissances européennes.
Le Maroc. Milieu du XIXème siècle. Les échanges commerciaux entre l’Empire chérifien et les économies modernes d’Europe se multiplient. Ils sont favorisés par la signature ou projets de signature de conventions commerciales entre le sultanat et des puissances du Vieux continent. Le besoin d’établissements financiers se fait largement sentir.
Finance et luttes d’influence
Commencent à s’installer donc à Tanger, dès 1844, des succursales de banques ou des maisons de commerce intimement liées à des établissements bancaires. Moses Pariente est connu pour être le premier à établir une telle entreprise à Tanger. On peut citer également l’ABC (The African Bank Corporation) et la Banque Transat. Celle-ci, sous l’énergique direction d’un Marocain israélite, Haïm Benchimol, obtient en 1889 son indépendance par rapport à la maison-mère. Benchimol, et ce n’est pas un détail, est un franc-maçon d’obédience française. Il est aussi directeur de l’un des tous premiers journaux publiés dans l’Empire chérifien (« Le Réveil du Maroc ») et cofondateur de l’Alliance israélite universelle au Maroc. Il est également drogman de la Légation française de Tanger et co-fondateur de l’Alliance française au Maroc. C’est dire les liens entre finance, milieux coloniaux et recherche d’impact sur l’Empire chérifien et la communauté européenne et diplomatique qui y est installée.
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N°108 (Novembre 2019)