Alors que le pays est au centre de l’attention depuis la mort de Georges Floyd le 25 mai dernier et les manifestations antiracistes qui en ont découlé, certains clichés et vidéos ne sont pas passés inaperçus au Maroc. De nombreux internautes se sont interrogés sur la présence de drapeaux marocains dans les rues américaines. Ceux qui les agissent font en réalité partie d’une communauté spirituelle très spéciale. L’histoire des membres du Moorish Temple commence en 1790. A cette date, une poignée de Marocains contestent le statut d’esclaves dont ils sont victimes aux Etats-Unis. Capturés auparavant par des Portugais, ces hommes sont revendus et se retrouvent dans le territoire des fraîchement indépendants Etats-Unis d’Amérique (4 juillet 1776). Forts d’une pétition, les Marocains plaident leur cause auprès de la Chambre des représentants de la Caroline du Sud. Ils brandissent à cette occasion le traité d’amitié signé entre le sultan Mohammed Ben Abdellah (1757-1790) et les Etats-Unis. La justice américaine reconnaît le statut privilégié des Marocains qui sont désormais considérés égaux en droits aux citoyens américains. Le Moors Sundry Act of 1790 est signé dans la foulée. Un fait historique à l’origine d’un mouvement spirituel original lancé par Noble Drew Ali, l’excentrique fondateur du Moorish Temple. Considérée par certains comme une secte, cette communauté d’afro-américains qui compte aujourd’hui encore plusieurs centaines de membres, affirme que les « Maures » sont les premiers habitants de l’Amérique descendants des Marocains. De fait, ils prêtent allégeance aux souverains du Maroc. Dans l’actualité américaine, ils ont donc toute leur place pour dénoncer le racisme et les violences policières.
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