Strictement religieuse et sociale, la Zaouïa Dila, enracinée dans le moyen-atlas, à nourri l’ambition de restaurer une dynastie berbère et ainsi régner sur le Maroc. Pour ce faire, elle a vaincu les saâdiens et (presque) les alaouites. Récit.
Au sein d’un Maroc chaotique, s’est développé dans les recoins du Moyen-Atlas un havre de paix et de stabilité. « Un centre appelé à devenir un refuge pour les faibles, un foyer d’assistance et d’hospitalité, un lieu d’étude et naturellement aussi de production agro-pastorale », écrit Jacques Berque. Nous sommes au début du XVIIème siècle, et l’Empire chérifien vient de perdre l’un de ses plus grands sultans, Ahmed al-Mansour, issu de la dynastie saâdienne, considéré comme le fondateur du makhzen moderne. Sa mort laisse place à de violentes luttes intestines au sein de la dynastie ; ce qui affaiblit considérablement le pouvoir central. Le Maroc voit alors « ses bases menacer ruines, s’y entrechoquer les piliers de la royauté, l’ordre s’y troubler et les gens s’y métamorphoser », souligne Jacques Berque. Des personnages et des régions entrent en rébellion, des famines éclatent ; autrement dit le Maroc traverse une situation comparable, pour les auteurs de l’époque, à l’apocalypse. C’est dans ce contexte mouvementé et sinistré, qu’à quelques kilomètres d’Aït Ishaq (région de Khénifra), émerge la zaouïa de Dila. Géographiquement, elle jouit d’une position centrale, à mi-chemin du Tafilalet jusqu’à l’océan, du Souss à l’embouchure de la Moulouya ; et c’est sans aucun doute ce qui participera, entre autres, à sa destinée.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°99 (février 2019)