L’épisode a laissé peu de traces dans notre mémoire collective, mais il y a bien eu, au XXe siècle, une éphémère « fusion » entre deux pays arabes (voire trois). Le 1er février 1958, la République arabe unie (RAU), composée d’une province du Nord (la Syrie) et d’une province du Sud (l’Egypte), est officiellement proclamée. Sa capitale est Le Caire, et Nasser en devient le président. Cette éphémère République (trois ans et demi d’existence) se veut l’ébauche d’une grande fédération englobant l’ensemble du monde arabe. D’ailleurs la RAU est elle-même membre des « Etats arabes unis », une fédération dont l’autre membre est le Yémen du Nord ! En réalité, des considérations plus égoïstes ont contribué à la création de la RAU, puisqu’il s’agit en grande partie de contrecarrer une autre puissance arabe : l’Irak. Ce dernier est en effet devenu une menace pour le parti syrien Baath, qui cherche donc à se rapprocher de l’Egypte, récent vainqueur de la guerre de Suez. Nasser y voit une occasion unique de matérialiser son rêve de panarabisme. Source d’enthousiasme dans tout le monde arabe à sa création, la RAU se révèle rapidement une bureaucratie autoritaire entièrement régentée par Le Caire. Le 28 septembre 1961, l’expérience prend fin suite à un coup d’Etat militaire à Damas. La Syrie reprend son statut indépendant le 13 octobre, mais l’Egypte gardera l’appellation de « République arabe unie » encore dix ans, avant de la troquer pour « République arabe d’Egypte ».
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