Épris de justice et de liberté, Guy Martinet a été parmi les premiers français à réclamer l’indépendance du Maroc. Retour sur le parcours d’un Français libéral.
Guy Martinet. Ce nom ne vous dit probablement rien. Pourtant, sa mort, survenue le 19 mai 2003 à Montpellier, a suscité une vive émotion auprès de l’intelligentsia marocaine. Enterré au Maroc, en présence de ses amis marocains : Abderrahmane El Youssoufi, Moulay Ismail Alaoui, ou encore Mohammed Mjid, son cercueil, pour l’occasion, a été recouvert de deux drapeaux, français et marocain. C’est que Guy Martinet était ce qu’on appelle un Français libéral : un de ces nombreux fils de la République qui n’ont jamais accepté l’idée que leur pays asservisse une autre nation. Catholique sincère, dont le cœur est à gauche, Guy Martinet a été de tous les combats qu’il jugeait nécessaires. De la lutte pour l’indépendance du Maroc, à l’accompagnement du jeune État indépendant, Guy Martinet a été un fervent défenseur de la justice, de la dignité et du rapprochement des peuples marocain et français.
Un catholique de gauche
Issu d’une famille « pieds-noirs » par excellence, Guy Martinet est pourtant né en France, le 18 juillet 1921. Sa mère, Suzanne, une Française d’Algérie, est partie accoucher en métropole sous les conseils de ses médecins. Son père, Odil Martinet, est lui originaire de Tunisie, avant qu’il ne décide d’entamer une carrière de promoteur immobilier à Casablanca. Guy Martinet grandit donc à Casablanca, dans une famille profondément catholique et tout aussi respectueuse de ce qu’ils appelaient « leur pays hôte », le Maroc, loin de tout esprit de condescendance coloniale. Une position à l’époque très minoritaire au sein de la communauté française qui vouait, comme le rappelle François Martinet, le fils de Guy Martinet, « un culte à Pétain pour avoir vaincu les Rifains ».
Par Reda Mouhsine
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