Catalogué pro-occidental, le Maroc entretient pourtant des relations plus que cordiales avec l’Union soviétique. Sauf que, de temps à autre, des crispations surviennent.
Hassan II aimait répéter que si le monde était séparé en deux, entre un «Club» à l’Ouest et un « Clan » à l’Est, le Maroc faisait bien partie du «Club». Cet adage est d’autant vrai que dès l’Indépendance, sur les vingt-six ambassades accréditées à Rabat, trois seulement représentent le camp des pays dits socialistes. Pourtant, le royaume essaiera très tôt d’équilibrer son positionnement géopolitique. En 1958, le pays établit enfin des relations diplomatiques avec l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Elles dureront tout au long de la Guerre froide, bon an mal an, malgré des périodes de méfiance. Mais, globalement, la realpolitik, imposée par des échanges commerciaux non négligeables entre les deux pays, reprend aussitôt le dessus. Bien que les relations diplomatiques entre le Maroc et l’URSS ne débutent qu’en 1958, les autorités soviétiques s’empressent, au lendemain de l’indépendance, de féliciter le nouveau gouvernement du royaume. «Dès le 26 mars 1956, le président du Praesidium du Soviet suprême adresse un message de félicitations au roi Mohammed V», souligne Abdelkhaleq Berramdan, auteur de Le Maroc et l’Occident : 1800-1974. Le 11 juin de la même année, c’est autour du président du Conseil des ministres de l’URSS d’envoyer un télégramme demandant l’établissement de relations diplomatiques, avant que le prince héritier Moulay Hassan ne reçoive, dix jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères soviétiques, Dmitri Shepilov à Rabat.
Par Reda Mouhsine
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