L’ancien monarque avait pourtant pris ses précautions. Invité en 1989 par le colonel Kadhafi à commémorer l’anniversaire de la révolution libyenne, le roi Hassan II décide de se rendre à Tripoli à bord de son paquebot fétiche «Le Marrakech». Une manière de dire «je viens chez vous, mais je dors chez moi», selon la formule de la presse algérienne à l’occasion d’une visite, en bateau, dans la capitale algérienne. Mais en Libye, la situation est beaucoup plus tendue. À son arrivée, et face au chaos qui semble régner sur le quai de Tripoli, le monarque décide de ne pas débarquer. Il faut dire que ses craintes ne sont pas sans fondements, au vu de l’antécédent hostile entre les deux chefs d’États. Le guide libyen a bien tenté de nuire physiquement au monarque chérifien, selon les révélations du palestinien Atif Abu Bakr, ancien responsable du Fatah. À Tripoli, telle n’était peut-être pas l’intention de Kadhafi, mais dans le doute, le roi s’est entouré d’une sécurité maximale. Le moment le plus tendu du séjour est raconté à nos confrères de Telquel, par le journaliste Talha Jibril : «Mohamed Mediouri, chargé de la sécurité personnelle de Hassan II, et Driss Basri avaient dégainé leurs pistolets pour riposter au cas où les Libyens se mettraient à tirer sur Hassan II et la délégation marocaine». Un épisode de plus dans la relation tumultueuse des deux dirigeants.
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