L’émergence de l’ère idrisside reste un mystère pour les historiens. Où peut finir «l’histoire» et où commence-t-elle ? Quelle est la part de la vérité, et celle du mythe?
Le chercheur qui se penche sur l’histoire des Idrissides doit faire face à de nombreuses difficultés, qui sont principalement liées à la rareté des sources et à leur contenu contradictoire. L’établissement de l’émirat idrisside pose un grand problème, comparé à d’autres entités politiques qui se sont formées au Maghreb médiéval et ont été établies sur une base tribale. Si nous examinons la liste qu’Ibn Khaldun nous a fournie, concernant les tribus qui sont entrées dans l’alliance d’Idriss Ibn Abdellah et ont formé l’émirat idrisside, nous en trouverons beaucoup. Mais le plus important est que ce dernier a pu transcender le cercle du tribalisme, rendant sa fondation unique en son genre, loin du schéma classique des dynasties marocaines.
Récits contradictoires
Le voyage d’Idriss Ibn Abdellah a commencé de la Mecque avec plusieurs escales à la clé : Égypte, Cyrénaïque, Tlemcen, pour atterrir au pays d’Al Maghrib Al-Aqsa (actuel Maroc). De là, les données s’accumulent, en étant parfois contradictoires, rarement homogènes. Cette contradiction est évidente dans la date de l’arrivée d’Idriss au Maroc. Deux dates sont en effet évoquées : 786 et 788, c’est-à-dire deux ou trois ans après avoir fui de la bataille Fakh (littéralement «le piège»), dans les environs de la Mecque.
Par Mohamed Yassir El Hilali
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