Si la domination politique des Idrissides a été éphémère, et ne s’est guère étendu à l’ensemble du territoire marocain, leur influence religieuse et spirituelle a été majeure, dépassant même le cadre du seul Maroc.
L’histoire de la dynastie idrisside au Maroc a toujours été étroitement liée à la partie septentrionale du pays, depuis l’arrivée d’Idriss 1er à Tanger, puis son installation à Oualili, ensuite l’adoption de la ville de Fès comme capitale, sans oublier la fondation de la ville de Basra comme résidence d’été des souverains idrissides. Quand leur dynastie s’est effritée suite à la mort d’Idriss II en 828, il était tout à fait logique que ses descendants se replient vers le nord où ils trouvèrent refuge auprès des populations autochtones.
Les principautés idrissides du nord
Suite à la mort d’Idriss II, son fils aîné, Mohamed, procède au partage du royaume entre ses frères sur les conseils de leur mère Kenza. Mohamed devait garder la capitale et ses provinces immédiates, alors que ses frères se répartissaient le reste des régions, mais toujours sous sa tutelle. Il s’agissait en fait d’une confédération qui devait conférer un semblant d’unité à un royaume en pleine désagrégation. Bientôt, le royaume idrisside ne sera plus qu’un ensemble de principautés indépendantes sans aucun lien entre elles. Le nord-ouest du Maroc fut partagé entre trois fils d’Idriss II : Omar, Yahya et al-Qasim. Le premier devait gouverner le pays Ghomara, avec Tigissas comme capitale. Le second, Yahya, se trouva à la tête d’une principauté qui couvrait l’ancien pays Habt, c’est-à-dire la région comprise entre Basra et Acila. Le troisième, al-Qasim, reçut comme apanage le pays connu aujourd’hui sous le nom Jbala, c’est-à-dire la région située entre Sebta, Tétouan et Jabal al-‘Alam.
Par Mohamed El Mansour
Lire la suite de l’article dans Zamane N°118