L’ascension et le déclin rapide s’expliquent par un faisceau d’arguments et d’éléments objectifs, que les «Banou Marine» partageaient avec d’autres dynasties et pouvoirs tant au Maghreb que dans l’Orient musulman.
Au milieu du XIIIème siècle, quand les Mérinides accédèrent au pouvoir, les tribus venues de la péninsule arabique étaient déjà solidement installées dans les différentes régions du pays. Bien avant l’affaissement de l’Empire Almohade, elles étaient devenues une composante incontournable du paysage politique maghrébin. Les premiers Mérinides prirent acte de leur importance et nouèrent avec elles des alliances militaires afin de consolider leur pouvoir. Ils leur concédèrent des fiefs et l’usufruit de certaines routes commerciales. Elles n’en constituaient pas moins des alliées fort imprévisibles, capables de rompre leur allégeance, pour rejoindre un ennemi plus offrant. La gestion d’une telle versatilité était une pression supplémentaire sur les épaules des dirigeants mérinides. L’histoire des Mérinides regorge d’ententes et de mésententes entre le pouvoir central et ces tribus pastorales. Celles-ci pouvaient être aussi bien arabes que berbères. Ainsi, Abou Yacoub, en 1296, contracte une alliance politico matrimoniale en épousant la fille d’un grand chef maghrawa, afin de priver ses rivaux zayanides de leur prolongement méditerranéen. Trois ans plus tard, les Maghrawas désavouèrent cette alliance et se rebellèrent. Leur dissidence durera sept ans et empêchera Abou Yacoub de concentrer ses forces sur le blocus de Tlemcen.
Par Adil Boutda
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