Les Juifs vivent au Maroc depuis l’Antiquité. Pas de doute à cela. Il est largement avéré que les premières vagues s’installent dans al-Maghreb al-Aqsa après la destruction du Temple de Salomon. Malgré tout, la communauté hébraïque demeure, au fil des siècles, minoritaire dans les villes et campagnes marocaines. À une exception près : Debdou.
Les Israélites. C’est l’appellation consacrée par les colonisateurs aux Marocains d’obédience juive. Ceux-ci vivent au Maroc depuis plus de 2000 ans. C’est dire qu’ils font partie intégrante du paysage social marocain, comme l’atteste l’historien Georges Bensoussan dans son livre «Juifs en pays arabes, le grand déracinement : 1850-1975» (2021). «La présence du judaïsme au Maghreb remonte à l’Antiquité, probablement depuis la chute du premier temple. La liquidation de la révolte de Bar Kochba (131) a entraîné un regain d’émigration autour de la Méditerranée. À la fin du VIIème siècle et au moment de l’arrivée des Arabes, les communautés sont déjà bien enracinées. Pour les juifs des premiers temps de l’islam, la nouvelle religion est une libération par rapport à l’oppression des Grecs byzantins». Il est évident que l’islam n’arrive que plus tard et semble pour eux une religion des lumières, les libérant de certains fardeaux sociétaux. Ce faisant, prudence. La communauté juive n’est ni monolithique, ni uniforme. Les populations juives sont aussi variées et diverses que les populations musulmanes. On trouve par exemple les megorashim (exilés) ou les toshavim (juifs autochtones). Une chose est sûre. Ils sont tous, sans exception, soumis au statut de dhimmi et vivent au sein des mellahs, des quartiers dédiés. Et cela jusqu’au XIXème siècle, et la protection consulaire qui les émancipe graduellement de la dhimmitude. Quid de Debdou (ou Debdu) ?
Par Farid Bahri
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