Retour sur le parcours mental et psychologique de ceux qui étaient partis à la conquête du Maroc, armés de leur science, leur savoir et, surtout, leurs préjugés et quasi-certitudes.
IL était quasiment inexistant, à l’époque coloniale, le savant désintéressé qui s’en allait loin de chez lui pour étudier les civilisations, les cultures, les faunes et les flores dans des contrées lointaines. Ainsi, les chercheurs qui venaient au Maroc et qui s’étaient illustrés par la suite par leur production, surtout dans le domaine des sciences humaines, l’avaient tous fait d’abord dans la clandestinité. Ils avaient dans la majeure partie adopté les méthodes des espions.
Plus spécialement la France, l’Espagne et la Grande Bretagne avaient des yeux et des oreilles partout au Maroc, jusqu’aux lits des sultans. Médecins, couturiers, amuseurs, guerriers et écrivains, artistes, religieux… Tous se sont glissés dans la vie des Marocains et offraient de l’information sous toutes ses formes aux capitales de leur pays. Selon certains récits historiques, les premiers explorateurs furent bien entendu Charles de Foucauld, le marquis René de Segonzac et Michaux-Bellaire, celui qui fonda la sociologie coloniale du Maroc…et présida la mission scientifique française au Maroc. Dans ce sens, rares, si ce n’est inexistants, sont ceux qui n’étaient pas conscients qu’ils travaillaient pour la colonisation.
Par Moulim El Aroussi
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