Le Maroc est encore indépendant, mais il connaît la pauvreté, l’anarchie, l’arriération… tout près d’une Europe riche et industrialisée. Les puissances européennes n’ont aucun mal à dépecer l’Empire chérifien, en commençant par les principaux ports du pays.
Nous sommes en janvier 1906. La conférence d’Algésiras en Espagne réunit onze puissances européennes dont la France, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie. Deux pays non européens y prennent part également, les Etats-Unis et le Maroc. El Haj Mohamed Ben Larbi Torrès et Mohamed Ben Abdesselam El Mokri représentent le royaume. Malgré leur expérience internationale et leur intelligence, les deux hommes manquent de compétences, comparés aux autres participants, de véritables loups guettant une proie (le Maroc) qu’ils considèrent tellement facile et grasse qu’ils s’en disputent l’accès. Les deux représentants marocains font de leur mieux pour sauver la souveraineté de leur pays et ses intérêts. Mais pourquoi tout d’abord une conférence internationale consacrée au Maroc ? Justement parce que le Maroc, ou plutôt «la question marocaine», comme on dit à l’époque, a failli être à l’origine d’une guerre mondiale, neuf ans avant celle de 1914-1918.
Dès la fin du XIXème siècle, l’enchaînement des événements et l’enchevêtrement des intérêts a failli aboutir à un affrontement franco-allemand sanglant, n’était-ce la sagesse de quelques-uns des dirigeants des deux pays.
Par Maâti Monjib
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