Les défenseurs des bienfaits de la colonisation usent souvent d’arguments de santé publique. Construction d’hôpitaux, médecine moderne et grandes campagnes de vaccination en sont les grandes lignes. Pourtant, l’inverse est tout aussi vrai. Au début du XXème siècle, l’empire chérifien est touché par plusieurs foyers épidémiologiques. Mais en 1911, le constat est alarmant. Plusieurs maladies, dont la peste, connaissent un essor fulgurant. Le nomadisme des tribus n’explique pas à lui seul cette propagation. La principale raison se trouve dans l’arrivée massive de troupes coloniales françaises à partir de 1907, lors de la «campagne de la Chaouia». Leur mobilité, sans équivalent au Maroc, a lourdement contribué à la propagation des maladies. Dans la revue française spécialisée «La presse Médicale», publiée en juin 1911, le constat est sans appel : «La morbidité des troupes débarquées au Maroc a été caractérisée, au cours de l’été 1911, et particulièrement au cours de la marche rapide sur Fès, par l’extension des manifestations épidémiques de la fièvre typhoïde, de la dysenterie et du paludisme. Ces affections ont revêtu un caractère de gravité des plus sévères». A la fin de l’année 1911, plusieurs dizaines de milliers de Marocains succombent, essentiellement de la peste, un mal qui n’avait plus fait son apparition depuis le début du XIXème siècle.
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