Face à la décrépitude de l’enseignement supérieur public, le privé a, depuis la fin des années 1980, pris la relève, même s’il accueille moins de 10% du total des étudiants. Encouragé par l’Etat, son développement se heurte à de nombreuses problématiques. Tour d’horizon d’un secteur d’avenir.
L’enseignement supérieur privé a bien meilleure presse que l’enseignement supérieur public. Plus adaptés au marché du travail avec des formations à la fois professionnelles et pointues, souvent liés en partenariat avec des écoles étrangères (notamment françaises) et disposant d’équipes pédagogiques de qualité, mieux équipés, les établissements privés ont de nombreux atouts qui poussent parents et étudiants à les choisir. Pourtant, plus de trois décennies après son apparition, l’enseignement supérieur privé peine encore à décoller. En 2016, sur un total de 433.000 étudiants, la part du public était de 82% contre 10% pour le privé, et 8% pour la formation des cadres. En cause, l’appel de l’étranger pour les plus privilégiés, les tarifs pratiqués encore trop chers pour une grande partie des Marocains, ou encore la non-homologation (ou équivalence) des diplômes par l’Etat. Même si, depuis avril dernier, il a été annoncé que les étudiants de l’Université internationale de Casablanca (UIC), de l’ESCA Business School, de l’Université privée de Marrakech (UPM), de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé, de l’Université Mohammed VI Polytechnique, de l’Université EuroMed de Fès, de Centrale Casablanca et de Universiapolis d’Agadir pourraient bientôt obtenir une équivalence de leur diplôme. À condition bien sûr que le nouveau ministre de l’Education, Mohamed Hassad, en fasse une priorité. L’Etat, depuis plusieurs décennies, joue une sorte de double jeu qui consiste à laisser le privé se développer afin de pallier les déficiences du public, laissé-pour-compte, sans toutefois lui accorder tous les avantages. Un boulevard donc, avec tout de même de nombreux feux rouges. Comment en est-on arrivé là ? Il faut pour cela dérouler le fil de l’histoire.
Par la rédaction
Lire la suite de l’article dans Zamane N°79