C’est un processus lent, long, complexe et contrasté, qui a amené à l’islamisation progressive de l’ensemble des pays du Maghreb. Loin de l’avoir propulsée, les guerres n’ont peut être fait que le ralentir…
Avant l’islam, les pays du Maghreb ont connu les deux principales religions monothéistes : le judaïsme et le christianisme. En parallèle, et parfois bien avant, le «paganisme» avait élu domicile au Maghreb, et de nombreuses populations y sont restées fortement attachées. Tous ces faits d’histoire sont avérés, mais il est difficile de dresser une carte religieuse précise du Maghreb avant l’arrivée de l’islam. Certaines études ont conclu que lorsque les musulmans ont mené leurs premières opérations militaires, leur objectif n’était pas tant la diffusion de l’islam parmi les Amazighs et leur intégration dans un projet politique et civilisationnel global en cours de formation, que la possibilité d’explorer ces territoires lointains, de s’emparer de leurs richesses et d’en finir avec la présence byzantine en Ifriquiya et leurs loyalistes amazighs.
De telles visées ne pouvaient, en face, que provoquer une réaction de rejet. Il est logique que les Amazighs, au moins dans un premier temps, aient considéré les nouveaux arrivants comme ceux qui les ont précédés, voire pire… C’est-à-dire des envahisseurs venus piller, massacrer, tuer et enlever femmes et enfants avant de les vendre ou de les réduire en esclavage.
Ceci explique, dans une large mesure, la forte résistance avec laquelle les Amazighs affrontèrent les musulmans dans leurs campagnes ultérieures.
Par Mohammed Yassir El Hilali
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