L’islamisation du Maghreb en général, et du Maroc en particulier, a été un processus long et difficile. La méthode forte de certains généraux et gouverneurs a permis de conquérir de larges territoires, mais pas les cœurs, qui emprunteront d’autres chemins pour adhérer, pleinement, à la nouvelle religion venue d’Orient.
Peu après la mort du Prophète et l’arrivée des premiers califes, les troupes musulmanes se sont lancées à la conquête de nombreux territoires comme la Syrie (Cham), l’Irak (Mésopotamie), l’Iran (Perse) ou l’Egypte. Cette dernière étant conquise en 640, par le général Amr Ibn al-As, les troupes se tournèrent alors vers un nouvel objectif : la conquête de l‘ouest, c’est-à-dire le Gharb ou Bilad al-Maghrib. Cet ensemble, que l’on appellera plus tard «Occident musulman», comprenait l’Afrique du Nord, y compris le Maroc, mais aussi la péninsule ibérique.
L’Egypte, point d’attache entre l’Orient et le Maghreb, est devenue la base arrière et le point de départ des troupes arabes. Le gouverneur d’Egypte était alors responsable de la conquête et envoyait des troupes qui effectuaient des raids éclairs et expéditions militaires sans chercher l’occupation du territoire. Les premières incursions ont commencé très tôt, sous le calife Uthman, et vont pousser jusqu’à Tripoli, en Libye, où la population doit payer un lourd tribut, mais sans forcément se convertir à la nouvelle religion.
Le nouveau gouverneur, Abdellah Ibn Saâd, demande alors au calife l’autorisation de conquérir d’autres territoires plus à l‘ouest, réputés riches et fertile. Il se dirige vers l’actuelle Tunisie, où il affronte les troupes byzantines, regroupées autour de la cité fortifiée de Sbeïtla. La défaite des Byzantins ouvre la voie aux troupes arabes, qui font désormais face à la résistance berbère.
Par Younes Mesoudi
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