A défaut d’employer la force, Moulay Ismaïl (1672-1727) a opté pour la pression psychologique et offensive afin de reprendre Tanger aux mains des Anglais, en 1684. Cette guerre d’usure remonte à novembre 1679 lorsque le Sultan, dans sa politique de reconquête du Royaume, donne l’ordre au caïd Ben-Haddou, vice-roi du Gharb, d’assiéger Tanger et de chasser les Anglais qui avaient édifié des murailles tout autour de la ville. Or, au lieu de mettre de procéder à un siège classique, l’armée chérifienne commence par attaquer deux forts (Kendal et Jacques), puis par creuser deux tranchées en direction de deux autres forts, Anne et Montmouth, qu’elle fini aussi par récupérer. Là, Ben-Haddou fait dire aux Anglais qu’il est prêt à s’arrêter si les occupants rasent les forts restants. Ces derniers refusent et assistent à la destruction des quatre forts. Les troupes chérifiennes reprennent le siège de Tanger avec plus d’ardeur et un renfort de 8.000 hommes. Peu à peu, des garnisons anglaises sont contraintes à se rendre et d’autres forts sont détruits, mettant à mal le système de défense des Britanniques. Une seule véritable confrontation directe entre les deux armées aurait fait, selon les chroniques, 350 tués dans les deux camps. Alors que le Maroc est en position de force, les Anglais (qui n’ont plus que trois petits forts) demandent une trêve. En décembre 1680, Charles II, roi d’Angleterre, fait mandater un envoyé spécial auprès du Sultan. Le 20 mars 1681, un traité de paix est signé pour quatre ans. S’en suit un échange de bons procédés, des armes et le retour des prisonniers pour Moulay Ismaïl, de la nourriture et la vie sauve pour les Anglais qui finiront par quitter Tanger, pour ne se consacrer désormais plus qu’à la possession de Gibraltar.
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