C’est après la plus grande crise entre la France et le Maroc, suite à la déposition du sultan Sidi Mohammed Ben Youssef le 20 août 1953, qu’eut lieu la rencontre d’Aix-les-Bains, deux années après le coup de force français (août 1955).
Mendès France, le Président du Conseil, a frayé le chemin pour le cas tunisien, et on ne pouvait laisser le cas marocain en déshérence, d’autant que la tension montait et la violence gagnait du terrain. Le nouveau sultan, fantoche, était la honte de ceux qui l’ont mis, la risée des colons qui n’y croyaient pas, provoquant le rejet de la population. Ceux qui détenaient les commandes au Maroc étaient prêts pour que Ben Arafa quittât, mais fallait-il que la France perdît la face en permettant au sultan en exil de revenir ? Le clan Glaoui, les Français du Maroc, y étaient hostiles. Sauf que le peuple qui scandait «À son trône» (ila ‘archih), ou le sultan légitime dans la bouche des politiques, contre celui qu’on appelait «la marionnette» (ddoumia).
Comment sortir de cet imbroglio ? C’était l’équation à plusieurs inconnues à laquelle allait s’atteler Edgar Faure, président du Conseil qui a succédé à Pierre Mendès France, le véritable concepteur de la rencontre d’Aix-les-Bains, avec son ministre chargé des Affaires tunisiennes et marocaines, Pierre July, et puis de Henri Yrissou directeur de cabinet d’Antoine Pinay, alors ministre des Affaires étrangères, le véritable architecte de la rencontre d’Aix-les-Bains, selon l’expression de Mohammed Cherkaoui membre du Parti de la Démocratie et de l’Indépendance (PDI), qui avaient participé à ladite rencontre.
Par Hassan Aourid
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