Libéré en mai 1946, après neuf ans d’exil forcé, le nationaliste Mohamed Ben Hassan Ouazzani avait pourtant pris le temps d’exposer aux autorités françaises sa vision du pays, du Manifeste de l’Indépendance et des relations de l’Empire chérifien avec la France. Révélations.
Le 27 mai 1946, un communiqué de la Résidence générale annonce qu’une amnistie a été accordée à Mohamed Ben Hassan Ouazzani, frappé depuis 1937 d’une mesure d’exil, d’abord dans les confins sahariens, puis à Itzer, près de Meknès. Avec lui, plusieurs chefs nationalistes de Fès sont également graciés, dont le grand rival de Ouazzani, Allal El Fassi, exilé au Gabon. Le 31 mai, vers 7 heures du matin, après quasiment neuf ans d’internement forcé, Ouazzani entre à Fès par Bab Guissa, accompagné d’un capitaine français des Affaires indigènes. En dépit de l’heure matinale, une foule composée de nationalistes et de badauds l’attend. Après les vivats, les salutations d’usage et quelques remerciements, Ouazzani se sépare de la foule en prétextant une grande fatigue. Il se dirige vers son domicile situé à Derb Bouhaj, non sans avoir auparavant donné rendez-vous à ses partisans pour l’après-midi.
Comme c’est un vendredi, Ouazzani fait sa prière incognito, aux alentours de midi, puis vers 16 h tient une réunion de 20 minutes avec le pacha de la ville. Quelques jours plus tôt, celui-ci s’était plaint auprès de ses supérieurs de ne pas pouvoir empêcher des manifestations populaires «qui ne plairaient pas davantage au Palais qu’à la Résidence».
Par Younes Messoudi
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