La vie et le suicide d’un grand traditionnaliste marocain allié des ultras de la colonisation au Maroc.
Le 13 décembre 1955, à 7 heures du matin, le contrôleur du train reliant Casablanca à Oujda, un certain M. Bonjean, trouve un mort dans sa cabine, en gare d’Oujda. L’homme occupait la cabine 15 et 16 du wagon de la Compagnie internationale des Wagons-Lits. Arrivée sur les lieux, la police trouve un homme couché sur le dos, sur le lit inférieur gauche de la cabine. La jambe droite était fléchie, touchant le parquet, et la jambe droite, fléchie également, reposait sur le lit. Le bras droit frôlait la poitrine, et la main droite était crispée sur un pistolet. La bouche était ensanglantée. Une douille, trouvée sur le tapis à proximité de la porte d’entrée de la cabine, provenait probablement de l’arme. Un médecin, le docteur Benhamou, constate le décès. La mort était due à une hémorragie interne provoquée par une balle tirée dans le palais. L’homme s’était, selon le praticien, vraisemblablement suicidé.
Ce fait divers allait gonfler les statistiques des décès violents de la ville d’Oujda si deux faits n’avaient attiré l’attention de l’officier de police chargé des constatations. Le défunt, un «indigène» élégamment vêtu, occupait une cabine réservée généralement à des Français, des hauts fonctionnaires ou des notables marocains.
Par Younes Messoudi
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