L’un des grands enjeux de la colonisation au début du XXème siècle fut la jonction entre le Maghreb (Algérie et Tunisie dans un premier temps) et le reste de l’Afrique française. Pour quel résultat ?
Dans un contexte d’expansion coloniale et de rivalités impérialistes européennes, la France ne concevait pas que ses deux pôles d’influence ne puissent pas être reliés directement autrement que par des expéditions ponctuelles militaires. Il y avait certes le bateau depuis Marseille ou Bordeaux, par exemple, pour rejoindre le Sénégal, plus tard l’avion, mais de vastes territoires intérieurs subsahariens qui ne portaient pas encore les noms qu’on leur connait aujourd’hui étaient toujours isolés.
Restait les grandes pistes, et il y en avait trois. La première partait d’Alger et confluait avec celle qui arrivait de Tunis à Touggourt, en territoire algérien. Elle descendait jusqu’à Djanet, puis virait à gauche pour longer la frontière entre le Niger et la Libye jusqu’au Tibesti, avant de pénétrer dans les grandes étendues de la brousse du Tchad. La deuxième avait comme point de départ encore une fois Alger ; elle serpentait vers le grand Sud algérien jusqu’à Tamanrasset, avant de s’aventurer dans l’impressionnante mer de dunes du Grand Erg occidental.
Par Adnan Sebti
Lire la suite de l’article dans Zamane N°109 (Décembre 2019)