Contrairement à certaines idées répandues, le fameux couloir de Taza, qui fait partie des grands mouvements de population qui ont progressivement dessiné la carte du Maghreb, n’a pas attendu l’ère moderne pour jouer un rôle primordial. Il s’agit d’une fausse affirmation. Dès le Moyen Âge, voire bien avant, ce couloir avait son mot à dire. Ce couloir, en effet, a été de tout temps un lieu de passage et une aire de «dépôts humains» des multiples populations qui y ont séjourné ou y sont passées, à un moment ou un autre de l’histoire ancienne. Ce couloir des migrations, nous le retrouvons alors que nous voyons des peuplements venus du Moyen Atlas et du sud, se joindre, ethniquement, à des populations des régions rifaines. Entre le nord et le sud, passe en effet le couloir de Taza, qui met en communication les régions du Maghreb, plus à l’est, avec les hautes plaines de Fès et le couloir vers Tanger. Ce couloir semble avoir été une sorte de barrière humaine qui, d’est en ouest, aurait souvent coupé les continuités ethniques du nord-sud, de l’Atlas au Rif. Il a toujours été la voie de passage de populations venues de l’est et, en particulier, de celles qui ont marqué de nombreux moments de l’histoire du Maroc.
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