Avec des mariages à la baisse et des divorces à la hausse, le Maroc se retrouve face à un phénomène propre aux sociétés modernes. Faut-il s’en inquiéter ?
En attendant les chiffres de 2024, nous avons ceux de l’année d’avant. En 2023, donc, d’après une communication du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, un total de 24.000 cas de divorce par consentement mutuel ont été recensés au Maroc. Pendant que les actes de mariage ont atteint le total de 249.000. Même si les divorces ne concernent pas les mariages conclus dans la même année, nous avons un ratio de 1/10. En termes plus simples, pendant que dix couples vont chez le Adoul pour conclure un mariage, un couple en sort avec un acte de divorce. Schématiquement, on se marie moins (et de moins en moins jeune) et on divorce plus (et de pus en plus par consentement). Pour lutter contre le phénomène, et notamment réduire les cas de divorce, la nouvelle Moudawana prévoit une série de mesures dont les plus importantes ont une portée morale ou symbolique. Entre autres : systématiser les démarches de réconciliation avant tout prononcé définitif, et expliquer en profondeur les droits et devoirs aux futurs couples avant la conclusion du mariage. Ce qui revient, au final, à la préparation préalable à la vie conjugale et à l’établissement d’un système de médiation au sein des services relevant de la justice de la famille. Un vaste chantier en perspective pour le Maroc de demain.