Rien ne destinait Jamil Miri Abun-Nasr, réfugié de la nakba palestinienne de 1948, à devenir un jour l’un des plus célèbres historiens du Maghreb ! Regard sur le parcours inhabituel d’un historien peu connu hors du monde anglo-saxon.
Son oeuvre majeure, «A History of the Maghrib» (une histoire du Maghreb), rééditée plus d’une fois chez le célèbre éditeur Cambridge University Press, sera pendant plusieurs décennies le manuel incontournable de l’histoire de l’Afrique du nord dans les universités anglo-saxonnes du monde entier. Jamil Miri Abun-Nasr est né en 1932 dans le village chrétien d’Al Bassa, près de la ville d’Acre. Ce jour néfaste du 14 mai 1948 verra la destruction de son village paisible du nord palestinien par les milices du Haganah. Sa famille, comme d’autres familles palestiniennes de la région, est forcée à prendre le chemin de l’exil vers le Liban limitrophe.
La famille Abun-Nasr deviendra l’une des premières victimes du Holocaust nazi, qui devait aboutir à l’apaisement des souffrances d’un peuple au détriment d’un autre. À son arrivée au Liban, la famille s’installe d’abord dans le camp de Miyyawa-Miyya près de Sidon. C’est là que Jamil fait ses études primaires avant de se déplacer à Beyrouth pour se présenter à l’examen de la London Matriculation Examination, qui lui permettra d’enseigner l’anglais dans le camp de Miyyawa-Miyya.
En 1952, Jamil se déplace avec sa famille à Beyrouth et s’installe dans le célèbre camp de Chatilla, où il assumera le poste de directeur d’une école primaire établie en 1949. En 1951 ; déjà, il fut accepté dans la célèbre université américaine de Beyrouth pour suivre des études d’histoire, avant de rejoindre l’université d’Oxford en 1958, pour préparer un doctorat en histoire sous la direction du célèbre historien Albert Hourani.
Par Mohamed El Mansour
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