Alors que la crise bat son plein en ce milieu du XIXe siècle, un dahir, signé des propres mains de Mohammed IV, met fin aux extravagants mariages des notables du pays.
Quand cet été le palais royal annonce les fiançailles de Lalla Soukaïna, petite-fille de Hassan II, puis quelques semaines plus tard celles de Moulay Rachid, les Marocains n’ont pas manqué de se poser des questions : pourquoi cette sobriété et cette modestie dans les festivités royales ? Y’aurait-t-il un message que la monarchie voudrait faire passer en ces temps de crise économique ?
En effet, l’histoire du Maroc, proche et lointaine, peut nous éclairer et nous aider à déchiffrer les signifiants de ces codes qui nous viennent d’en haut. Vers l’année 1860, le Maroc traverse une période critique de son histoire : il vient de subir une grave défaite, pour ne pas dire débâcle militaire aux mains de l’Espagne avec l’occupation de Tétouan, peu après que la France ait mis en déroute l’armée marocaine à Isly (1844). Les caisses de l’État sont vides et pour payer les indemnités de guerre imposées par l’Espagne, le Maroc doit recourir aux emprunts étrangers sur les places financières européennes avec des conséquences désastreuses pour l’avenir du pays. L’inflation bat son plein, la monnaie nationale se déprécie de façon vertigineuse face aux monnaies européennes et les classes pauvres en payent le prix. L’historien al-Nasiri nous donne quelques précisions sur cette inflation galopante : «J’ai connu, dit-il, un fonctionnaire qui, il y a une trentaine d’années, touchait l’équivalent de 10 pésètes espagnoles par mois. Maintenant, il ne perçoit plus que l’équivalent d’une seule pésète !».
Par Mohamed El Mansour
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J’aimerais bien avoir une fois pour toute la signification du mot « makhzen »
,son origine et pourquoi on l’attribue au Palais Royal.
Origine andalous, du temps du royaume Nasride de grenade et signifier les celliers de grains qui étaient sous le monopole du gouvernement local.