Au début du XXIème siècle, de nombreux pays sont submergés par la bidonvilisation, même si ces logements insalubres portent d’autres noms (favelas, townships…). Par ailleurs, aucun des pays dits riches n’y échappe, à un degré plus ou moins étendu.
Le phénomène, certes, est multiséculaire. Depuis le début de l’ère industrielle, les villes tentaculaires (Émile Verhaeren, 1895) ont attiré des populations rurales déracinées, ne pouvant se loger que dans des zones, construisant avec des matériaux de récupération des abris. Et, parmi ces matériaux, des bidons métalliques de toutes provenances, de toutes dimensions. D’où l’appellation.
Mais quand est né le mot ? Le premier, le regretté historien Claude Liauzu avait mené une enquête sur le phénomène et situé cette naissance en Tunisie, en 1931.
À l’origine Flandrin…
Nous avons pu retrouver une apparition légèrement plus ancienne : 1930 au Maroc. Sous réserve de nouvelles découvertes…
En février 1930, donc, la revue grand public «L’Afrique du Nord illustrée» publie un reportage sur le tourisme au Maroc. Une photo, signée Flandrin, a comme légende : «Casablanca : le village de Bidonville». Curieuse publicité pour inciter les Français à visiter le Maroc ! D’autant que la même revue récidive quelques mois plus tard.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°105/106 (Août/Septembre 2019)