Rares sont les entreprises marocaines à franchir le cap symbolique des 100 ans. La CTM (Compagnie de Transport au Maroc) peut, en cette année 2019, se targuer de boucler son siècle d’existence. Un exploit qui n’est sûrement pas dû au hasard. Embarquement pour un voyage dans le temps…
« On ne saurait construire un pays avec des rosières », disait Hubert Lyautey au début du Protectorat français au Maroc en 1912. Des paroles pleines de bon sens du premier Résident général de l’histoire, qui sait mieux que quiconque les opportunités que l’Empire chérifien peut offrir aux audacieux. Car, en ce début de millénaire, le pays manque énormément d’infrastructures, en particulier celles qui permettent aux Marocains de se déplacer. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les voyages s’effectuent sans véhicule à roue, uniquement à pied ou sur des montures animales. De fait, il n’existait pas de routes pavées, encore moins goudronnées. Le défi de lancer une compagnie de transport est donc gigantesque. Si Casablanca, au début du Protectorat, est une avant-garde, le reste du pays est encore à moderniser. Hubert Lyautey en est bien conscient, au moment d’engager une véritable course contre la montre. En août 1912, soit quatre mois après la signature du traité de Fès établissant le Protectorat, quand le sultan Moulay Hafid se rend en France pour profiter de la ville de Vichy et des bienfaits qu’offrent ses stations thermales. En tant qu’invité de la France, l’ancien souverain marocain a droit à des égards. Et c’est Lyautey lui-même qui supervise le séjour de Moulay Hafid. Parmi les services qui lui sont octroyés, le déplacement de l’ancien sultan est confié à un certain Jean Epinat, propriétaire de plusieurs sociétés de transport dans la région de Vichy.
Par Younes Messoudi
Lire la suite de l’article dans Zamane N°105/106 (Août/Septembre 2019)