De l’orientalisme au féminisme, et de la traditionnalité à la modernité, «Les mille et une nuits» ont façonné les rapports Nord-Sud et Occident-Orient. Leur secret ? Ces contes disent forcément, et continuent de dire, quelque chose de nous, qui est nous…
Le conte fait triompher le savoir, l’intelligence, la ruse, la culture, qui repoussent chaque jour la puissance, l’oppression, la fatalité. La moralité aussi est déclinable à souhait : on peut gagner une guerre sans user de la force. On peut gagner sans faire la guerre.
Parce que le pouvoir des mots est plus grand que celui de l’épée. Les armes s’usent, s’abiment, se cassent, se périment et s’oublient, tandis que les mots restent intacts, défient les aléas du temps et peuvent nous survivre.
La fascination pour ce conte protéiforme est bien sûr universelle. Elle se transmet, se renouvelle et ne connait aucun gap générationnel. Alors que d’autres recueils ont été progressivement oubliés ou cantonnés dans des niches ethniques, les «mille et une nuits» renaissent de génération en génération et de siècle en siècle comme un soleil levant qui sera toujours à l’heure, quoi qu’il arrive.
Par Karim Boukhari
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