La légende raconte que certains sont venus à Casablanca, un simple bagage à la main et, en quelques années, sont devenus milliardaires. Cette galerie de portraits de self-made men casaouis la confirme.
Dès ses débuts, sa vocation première a été celle des affaires. Celles liées à son trafic portuaire mais aussi celles engendrées par la spéculation immobilière qui très vite prend une ampleur sans commune mesure. Et c’est ainsi dans le foncier que les premières fortunes se font ; fortunes réinvesties dans desconstructions toutes plus gigantesques les unes que les autres comme pour indiquer que Casa, c’est l’Amérique. Et d’un Eldorado encore en friche la ville prend en moins de quelques décennies des allures de mégapole attirant à elle un exode massif d’entrepreneurs, d’hommes d’affaires mais aussi de desperados en quête de success-story. Son cosmopolitisme permet à Casablanca de drainer les talents de tous horizons et, outre la population européenne qui se taille la part du lion en affaires et construit des hôtels particuliers aussi luxueux que les plus belles demeures parisiennes, c’est également une population marocaine, fassie au début puis berbère, qui vient s’installer et s’enrichir dans le commerce route de Mediouna. C’est ainsi dans cette atmosphère vouée au commerce et à la quête d’opportunités que de véritables empires se construisent, dont certains se feront à la force du poignet. L’apparition à Casablanca du phénomène du self-made man est symptomatique. Dans la ville blanche, peu importe vos origines, votre couleur de peau ou votre accent. Seul compte vos aptitudes à prospérer dans les affaires. Afin que l’on se rende bien compte de ce miracle casablancais qui a permis aux plus téméraires et aux plus entreprenants d’atteindre la réussite sociale, nous vous présentons dans la galerie de portraits ci-après quelques unes des grandes figures du capitalisme casablancais. Leur point commun ? Ils se sont tous faits (ou refaits) à la force de leur travail.
Par Nina Kozlowski et Omar Mrani
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