C’est via leurs écrits et leurs mots que l’on peut défricher le passé. Historiens du présent, mais liés d’une manière ou d’une autre au pouvoir politique, ils ont exagéré la portée de certains évènements, et passé sous silence tant d’autres. Les historiographes ont collé à la vie des sultans, au fil de longs siècles, pour le meilleur et pour le pire… Et parfois pour les deux à la fois. Zamane décrypte les origines d’une fonction pas comme les autres, son évolution aussi depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours. En plus d’éléments de comparaison avec les pratiques qui prévalaient dans d’autres pays…
Bonne lecture, et surtout bon voyage à travers le temps… Et les mots.
Il est difficile de parler des «historiens du sultan» à l’époque mérinide, comme ce fut le cas plus tard avec les Saâdiens (cas de l’historien Abdelaziz al-Fachtali avec le sultan Ahmed al-Mansour) ou encore les Alaouites (Abu al-Qasim al-Zayani avec le sultan Mohamed ben Abdellah), où les relations étaient quasi-institutionnalisées entre l’historien et le sultan. Avec les Mérinides, il serait plus juste de parler, plutôt, d’historiens fidèles aux sultans, et à l’État mérinide en général. Après que les Mérinides ont pris le contrôle de Marrakech, la capitale de l’État almohade en 1269, le prince Abou Malik Abdelouahed, fils du sultan Abou Youssef Yacoub (1259-1286), a formé un noyau composé de cadis et d’hommes de lettres pour discuter de sujets variés, dominés par l’histoire, avec un accent porté sur les Banou Marine. Le prince aimait l’histoire et connaissait les exploits guerriers des tribus Zénètes, ainsi que leurs lignées.
Par la rédaction
Lire la suite de l’article dans Zamane N°124