Sans être forcément «islamophiles», de grands esprits ont tenté, dans le XIXème siècle surtout, de proposer un regard européen plus juste sur la religion musulmane et ses principaux symboles.
Dans un récent numéro de Zamane (n° 121, décembre 2020) l’ancienneté de l’islamophobie occidentale et, plus précisément, française, a été décrite. Mais ce serait une grave erreur de penser qu’elle a seule régné au sein de la société. Le courant opposé s’est toujours manifesté, même mince filet, même souvent invisible et inaudible. Des politiques, des intellectuels, des femmes et des hommes de terrain, ont également tenté d’aller plus avant dans la connaissance de l’islam, ont pris la peine de partir des sources -une lecture dépassionnée du Coran- et ont de ce fait pris leurs distances avec la vulgate islamophobe.
1830… Un puissant corps expéditionnaire prend pied en Algérie. L’esprit de croisade, la volonté tenace d’éradiquer la civilisation implantée sur cette terre depuis des siècles, de détruire ce «repère barbaresque», guident les nouveaux maîtres.
Volonté unanime ? Non. Un auteur oublié, Jacques Barthélémy Salgues, écrit cette même année un étonnant petit opuscule («Préjugés et réputations»), destiné à dénoncer les préjugés, sous forme d’un dialogue entre une jeune femme cultivée et un philosophe.
Par Alain Ruscio
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