Etrange que le destin de ce grand musicien, célébré dans le monde mais quasi-inconnu dans son propre pays…
En Octobre 2016, Lahcen Zinoun chorégraphe et cinéaste marocain écrivait ceci : «Est-ce que les Marocains sont conscients d’une belle création récente de notre grand compositeur Ahmed Essyad ? Une œuvre grandiose digne de ce monsieur que je vénère. Merci maître d’exister dans un pays où le conservatoire national n’est autre que du parascolaire. Aucun cursus pour former des virtuoses. De toutes les radios nationales, aucune ne diffuse de la musique scientifique».
Lahcen Zinoun faisait allusion à l’oeuvre «Mririda», commandée au compositeur contemporain Ahmed Essyad dans le cadre du Festival Musica de Strasbourg. Mririda est bien la mythique poétesse berbère à qui Zinoun lui-même avait consacré son film «Femme écrite» en 2011. Il y avait probablement une minorité qui savaient que le compositeur Ahmed Essyad existait, mais moins nombreux sont ceux qui étaient au courant de la réalisation de cette oeuvre. Déjà le personnage n’est pas une personnalité populaire courante ; il produit de la musique savante, celle qu’il faut écouter avec l’esprit : il faut s’en imprégner, la méditer et se laisser conduire par le souffle des instruments. Ce n’est pas la musique dans laquelle on se retrouve par les rythmes habituels, ceux qu’on devine dès le premier grincement des cordes. Une musique qui surprend même quand on l’écoute plusieurs fois…
Par Moulim El Aroussi
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