La confession de Brahim Ouchleh relance un débat toujours ouvert : comment des jeunes gens, dont beaucoup étaient promis à des destins brillants, en sont-ils venus à prendre les armes contre le régime du défunt Hassan II ? Et, derrière le paravent du «changement», avaient-ils réellement un projet de société alternatif, et viable surtout ?
Né en 1945 à Salé, de parents originaires de la région de Tafraout, il a poursuivi des études de géologie entre Rabat, Grenoble et Nancy. Promis à une belle carrière dans un établissement public marocain, il quitte le royaume au début des années 1970. En plus de fréquents allers-retours à Paris, il s’installe à Tripoli, au moment où Kadhafi et les jeunes officiers libres libyens ont renversé la monarchie pour installer une république révolutionnaire. En plus de créer une antenne libyenne à Tripoli, en relation avec tous les réseaux de l’UNFP en exil, il devient le rédacteur en chef d’«Attahrir», une plage horaire accordée par Radio Tripoli, et qui devient le porte-parole «radiophonique» de la diaspora du parti. En plus de son militantisme de terrain, auprès de la communauté marocaine à l’étranger, il joue un rôle actif dans la préparation des «événements de Moulay Bouazza» en 1973. Après l’échec de la «révolution», il reste en exil, transitant par Alger, multipliant les missions ponctuelles dans le monde arabe, souvent avec Mohamed Basri, dit le Fqih, avant de s’installer définitivement à Paris. C’est en 1994, répondant à l’appel lancé par feu Hassan II dans l’un de ses discours, qu’il remit les pieds au Maroc. Il venait de mettre fin à près d’un quart de siècle d’exil, la dernière fois où il avait foulé le sol marocain remontant à décembre 1970, à l’occasion du 14ème Congrès de l’UNEM (Union nationale des étudiants du Maroc).
Par Karim Boukhari
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