Trublion, électron libre, grande gueule… Jamal-Eddine Berraoui aura été, jusqu’à sa mort le 24 août dernier, un journaliste tel qu’on n’en fait plus de nos jours. Editorialiste, chroniqueur et investigateur, il aura marqué le paysage médiatique marocain pendant près de 30 ans.
Né le 22 septembre 1955 à Safi, Jamal Berraoui que ses intimes appellent tout simplement J.B, a fait d’abord ses débuts dans la finance, avant de rejoindre la Banque commerciale du Maroc (BCM), ancêtre d’Attijari Wafabank. Grâce à une compréhension fine de l’économie à un niveau de technicité remarquable, combinée à une culture politique nourrie de par son engagement au sein de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Berraoui fait office d’Ovni journalistique à une époque où les professionnels du secteur n’osaient pas s’aventurer en dehors de leur zone de confort. «J’ai connu Jamal il y a plus de 40 ans à la BCM. Nous avions 30 ans à peu près tous les deux. Puis, on m’a proposé de rejoindre le groupe l’Expansion, détenu par Jean-Louis Servan Schreiber qui venait de racheter La Vie économique. Pour ce dernier, l’idée était de finir sa vie au Maroc avec sa femme, une juive marocaine, originaire de Fès. À ce moment, Fahd Yata était rédacteur en chef du magazine. Les deux hommes – Yata et Servan Schreiber – ne se sont pas très bien entendus et Fahd a quitté le navire. C’est à ce moment que j’ai pensé à Jamal Berraoui. Déjà, il écrivait dans plusieurs journaux, dont Al Bayane. Avant même d’entamer sa carrière de journaliste, il en était déjà un en quelque sorte. Il est arrivé en tant que simple journaliste, mais a vite été promu au poste de rédacteur en chef. Il avait sous ses ordres une équipe extraordinaire de jeunes», raconte Najib Senhadji, ancien directeur général de la Vie éco et compagnon de vie de J.B.
Par Omar Kabbadj
Lire la suite de l’article dans Zamane N°166