Durant des siècles, les Ottomans étaient aux portes du territoire marocain, sans pouvoir le soumettre militairement. Pourtant, ils y ont laissé des traces culturelles encore vivantes aujourd’hui.
À l’évocation de l’Empire ottoman du XVIème siècle, les Marocains ne peuvent s’empêcher de rappeler que les Turcs ont buté sur leurs «frontières». L’occasion également de souligner malicieusement que le territoire algérien n’a pas été épargné par une domination politique et administrative exercée par Constantinople pendant près de deux siècles. Pour autant, une question se pose : une telle proximité avec cet empire de deux millions de kilomètres carrés a-t-elle pu préserver l’imperméabilité du territoire marocain ? Sur les plans militaire et administratif, les dynasties wattassides et saâdiennes ont pu, tant bien que mal, résister aux assauts ottomans. Toutefois, le filtre entre les deux empires est tellement poreux que des éléments tangibles de la culture turque ont fini par marquer durablement le Maroc. La fierté de la résistance à la Sublime Porte laisse ici la place à la réalité d’un legs culturel loin d’être négligeable. Souvent méconnu, il continue pourtant aujourd’hui à marquer nos habitudes vestimentaires, protocolaires et même culinaires. Car, à l’apogée de sa puissance, l’Empire ottoman ne cesse de faire des envieux. Les maîtres de Constantinople développent et diffusent dès le XVIème siècle, les fondements d’une culture variée et raffinée. Par ailleurs, en se présentant comme porte-étendard de la religion musulmane, ils parviennent à séduire relativement les régions d’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Ainsi, l’influence sur les contrées où règne l’Islam s’applique également à «l’art de vivre» ottoman. Contrairement à la plupart des autres civilisations musulmanes, l’Empire ottoman ne se prive pas d’afficher ostensiblement sa puissance. Un étalage qui se traduit essentiellement par un apparat protocolaire, lui-même inspiré de la culture occidentale. Au final, certains de ces us et coutumes finissent par s’intégrer au Maroc.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°39
J’aime beaucoup cet article et on aurait bien aimé d’autres sur le rôle des femmes dans les monarchies marocaine et autres.
Je pense que le fez est originaire d’Andalousie et non de Turquie. C’est les famille andalouses installés a fez qui ont fait ça renommée.
A l’époque le territoire du voisin algérien ne faisait pas 2 millions de carré….