Le 19 octobre 1966, un an après l’enlèvement et l’assassinat du chef de l’opposition marocaine à Paris Mehdi Ben Barka, le commandant Ahmed Dlimi, un des principaux accusés, se constitue prisonnier auprès de la justice française. Son initiative, personnelle ou inspirée par Hassan II, garde jusqu’à aujourd’hui une part de mystère.
Ahmed Dlimi est né en 1931 dans une famille modeste issue de la tribu des Oulad Dlim du Gharb, non loin de Sidi Kacem. Il est inscrit à l’école moderne où la langue française domine. Il fait ses études secondaires au collègue Moulay Youssef de Rabat. C’est un brillant potache qui excelle dans la langue française et les matières scientifiques. En quittant le cycle secondaire, il choisit sans hésiter le métier des armes en s’inscrivant à l’académie militaire Dar El Beida de Meknès.
Calculateur, dur et ambitieux
Ambitieux, il épouse la fille d’un important ministre. Il se sépare d’elle très rapidement pour convoler en justes noces avec la fille d’un grand personnage de l’État, responsable de l’un des services de renseignements. Il passe quelques années en tant que jeune officier à Fès. Il participe pendant cette période à la répression de la rébellion du Rif qui éclate en janvier 1959. Puis la chance lui sourit quand Oufkir, qui connaît bien son beau-père, le rappelle auprès de lui à Rabat. On est au tout début des années 1960. Il rejoint tout d’abord le Renseignement militaire avant de le quitter pour se spécialiser dans la traque des opposants. Intelligent et très dur, il excelle en tant qu’officier supérieur de la police politique.
Par Maâti Monjib
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