Pour éclairer le chemin parcouru par le secteur dit des Télécoms au Maroc, qui a effectué une mue et une diversification notoires ces dernières décennies en particulier, donnons quelques brèves précisions sur celles-ci, avant d’aborder les premiers balbutiements remontant au début du siècle dernier.
Le télégraphe et le téléphone n’ont pratiquement fait leur apparition, puis leur introduction au Maroc, que suite et dans le sillage de la pénétration des premières troupes françaises. Cette innovation se fera à toute petite dose, et la transmission sans fil (TSF) ne sera installée qu’après l’établissement officiel du Protectorat français. Pendant une longue période, leur implantation fut refusée par une administration et une société traditionnelles encore fermées sur elles-mêmes, rappelant quelque peu des attitudes similaires d’autres régions du monde, par exemple au Japon ou en Chine du milieu du XIXème siècle, confrontées à un Occident agresseur et impérialiste. De son côté, l’introduction du télégraphe aura été un peu singulière. Car seule la ville de Tanger, alors capitale diplomatique (les divers consuls représentant des États étrangers au Maroc y résidaient et y avaient leurs administrations respectives), possédait des liaisons par câble avec l’Europe. Mais elle n’avait, par contre, que peu de relation avec le reste du pays. En fait, l’isolement/repli du Maroc en général était presque total, suite notamment aux deux défaites militaires subies contre l’armée française à l’oued Isly (août 1844), puis face à l’armée espagnole à Tétouan (février 1860), outre les pénalités financières imposées et déboires causés par ces forces d’occupation qui avaient, l’une et l’autre, provoqué de toutes pièces ces confrontations factices et inégales.
Par Mohammed Germouni
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