Immédiatement confrontés aux Portugais sur le littoral au nord, menacés par la vague saâdienne au sud, les Wattassides étaient trop mal partis, au point que l’objectif qui consistait à éviter le démembrement territorial et la dislocation politico-sociale ressemblait à une quasi-mission impossible.
Le règne wattasside aura été marqué, dès son avènement, par une confrontation directe avec les couronnes catholiques d’Espagne et du Portugal. Lorsqu’ils succèdent aux Mérinides, ils récupèrent un Maroc en déclin tant politiquement et économiquement que socialement. Ils perdent successivement des territoires aussi bien dans la péninsule ibérique qu’au Maroc, où les Portugais et Espagnols multiplient leurs comptoirs. Dès 1471, année de leur prise de pouvoir, ils doivent composer avec les velleités portugaises sur Arzila (Asilah). Car après la conquête de Ceuta en 1415, Tanger devint une obsession pour la couronne portugaise. En 1437, une attaque de grande envergure mais mal planifiée, menée par le prince Henri le Navigateur, échoue, portant un coup sévère aux aspirations portugaises. Le Portugal tente alors de mettre main sur Alcácer-Ceguer (Ksar Sghir), en 1458, sous le règne du roi Afonso V. Sans succès. En 1464, Dom Afonso V fait une nouvelle tentative de conquête de Tanger, suivie d’autres attaques «mineures», toutes infructueuses. «En 1471, une nouvelle opportunité se présente : profitant d’un climat d’instabilité politique dans le royaume de Fès, le roi Afonso V organise rapidement une expédition qui, cette fois, vise Arzila, une ville sans port sûr mais dotée d’une région agricole fertile. Une fois Arzila soumise, le siège de la ville de Tanger par le sud deviendrait beaucoup plus facile», affirme Maria Barreto Dávila, chercheure en histoire médiévale à l’Université de Lisbonne.
Par Omar Kabbadj
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