En 1973, année cruciale pour le royaume, Hassan II a officialisé l’opération appelée «marocanisation» pour récupérer, au nom de la souveraineté nationale, les terres et les entreprises qui échappaient au contrôle direct des Marocains. Avec l’idée de doper une économie alors en pleine crise, et surtout d’apaiser un climat social et politique des plus instables. Mais la redistribution des terres et des richesses a-t-elle réellement eu lieu ? Surtout, quelles sont les parties qui en ont le plus tiré profit ? Avec quelles contreparties ? Et quelles conséquences pour l’avenir du pays ?
Zamane décrypte pour vous un événement majeur, qui a marqué un grand clivage dans l’histoire du Maroc indépendant. Parce qu’il y a eu un avant et un après. Interviews, enquêtes, analyses et avis d’experts qui ont vécu ou pris part à cette entreprise d’envergure nationale, un dossier qui vous plongera dans ce Maroc d’hier, qui a tant façonné et pesé sur le Maroc d’aujourd’hui. Rien de mieux pour démarrer une nouvelle année avec nos fidèles lecteurs et partenaires.
Même s’il a tardé à se concrétiser dans la forme qu’on lui connaîtra plus tard, l’esprit de la marocanisation a en réalité plané dès l’indépendance du royaume. Après le territoire, il fallait «rapatrier» les terres qui quadrillent ce même territoire et les entreprises qui en tirent profit. Comme dans une suite logique, les nationalistes ont poursuivi leur «élan» et réclamé d’autres indépendances, cette fois financières et économiques. Le pouvoir politique a bien sûr suivi, mais à son rythme, nationalisant et marocanisant au cas par cas, selon les besoins.
L’année de tous les dangers
1973 marquera le lancement officiel des opérations. À ce moment-là, une partie des terres et des entreprises avaient déjà changé de mains, passant des Européens aux Marocains. L’officialisation a mis du temps (17 ans après l’indépendance politique), tant et si bien que l’essentiel du «gâteau» a déjà été redistribué, profitant essentiellement à la bourgeoisie citadine, aux élites rurales et aux cercles d’influence, civiles et militaires, proches du pouvoir.
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