Il a conçu le drapeau algérien, lutté pour l’indépendance de son pays et celle de tout le Maghreb. Mais il a été dénigré de son vivant, avant d’être réhabilité sur le tard…
Oser avancer, il y a de cela quelques lustres, que Messali al Haj est le « père du nationalisme algérien » aurait été une incongruité, tant le personnage était frappé de déni et ressemblait à ce que Trotski était pour les Soviétiques : biffé des mémoires et des supports de mémoire. Et pourtant, il était le premier à clamer l’indépendance de l’Algérie, dans le cadre de l’Etoile Nord africaine en 1927. C’est lui qui s’est insurgé contre le plan assimilationniste de Blum Violette, publiquement, en proclament devant une grande foule, dans le stade d’Alger : « Cette terre n’est pas à vendre ». C’est à lui aussi que revient la malencontreuse et célèbre expression : «La valise et le cercueil». Mais, plus important encore, ce qui le rend finalement indéboulonnable, il était le concepteur du drapeau algérien…que sa femme Emilie Busquant avait tissé de ses propres mains. Selon le titanesque travail d’Abou Kassem Saadalllah, de l’Université de Minnesota («La montée du nationalisme en Algérie », 1983), toutes les grandes orientations de l’Algérie, tous les textes fondateurs portent la marque de Messali : la Soummam (rencontre du FLN, août 1956), le programme de Tripoli, voire la Charte nationale de Boumediene. Il aura subi toutes les affres que pouvait subir un militant : la prison, l’exil, l’assignation à résidence.
Par Hassan Aourid
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