Avec l’acheminement de la Mauritanie vers l’indépendance, dès la Loi-cadre de 1956, il faut une nouvelle capitale au Territoire de Mauritanie. Le site de Nouakchott, « place des vents » en berbère sanhaja, est choisi.
Il ne s’agit que d’un petit village de pêcheurs, protégé de la houle, des marées et des tempêtes de vents atlantiques par une ligne de dune. En 1960, elle devient la capitale officielle de la République Islamique de Mauritanie et compte alors moins de 10 000 habitants. En 1970, ce centre administratif est encore plus petit que Benguerir, les Maures sont encore nomades pour la plupart et les « négro-africains » vivent dans leurs régions. Le choix de conserver cette capitale, à deux heures de route du Sénégal, est lié à une volonté, sous Ould Daddah, d’ancrer le pays dans l’Afrique. En 1980, un nouveau recensement fait état d’une mutation radicale. La ville compte désormais 10 % de la population du pays et près de la moitié de l’ensemble de la population urbaine, avec 150 000 habitants. La grande famine des années 1970 a conduit des milliers de familles à venir y chercher des moyens de subsistance. Des quartiers précaires et informels commencent à s’étendre à perte de vue, la capitale vit son explosion. En l’an 2000, on recense 881 000 habitants. La ville représente alors les deux tiers de toute la population urbaine mauritanienne et un tiers de sa population totale ! Une foule de négro-africains et de Sénégalais y ont immigré, en plus des élites rurales et nomades, et des centaines de milliers de familles de nomades s’y sont réfugiées en quête de travail. Aujourd’hui, la surexploitation de l’eau fossile du désert de Trarza pose de nombreux problèmes, d’autant que près de la moitié des maisons ne sont pas reliées à l’eau courante. Les tempêtes de sable attaquent les infrastructures et la ville présente une image totalement anarchique. On évalue actuellement la population de la métropole à plus d’un million et demi d’âmes, l’équivalent de la moitié de la population totale.
Par la rédaction
Lire la suite de l’article dans Zamane N°18