Envié caftan du Maroc… Il suscite émoi et admiration. De la marlota andalouse à l’authentique caftan, il s’est écoulé plusieurs siècles. Riches étoffes, passementeries, broderies, pierreries et fils d’or, ce costume, au début indifféremment porté par les hommes et les femmes, n’a jamais perdu de son prestige.
Au début, il y a eu la marlota d’Al Andalus, portée aussi bien par les hommes que par les femmes. En usage en Espagne musulmane jusqu’au milieu du XVe siècle, elle a également été en usage au Maroc. Et s’est maintenue jusqu’au XIXe siècle chez les Tunisiens et les Algériens. Il s’agit d’une sorte de caftan fermé par des boutons, fendu sur le devant, et doté de manches larges. Le dernier souverain nasride, Boabdil, en portait une, aujourd’hui conservée au musée de l’Armée de Madrid. Ce spécimen – ou un autre, rien n’interdit de penser que le dernier nasride ait eu plusieurs marlota -, extrêmement rare, était incrusté de pierreries, selon un bas – relief de la cathédrale de Tolède, qui représente Boabdil remettant les clés de Grenade à Ferdinand le catholique. Selon Rachida Alaoui, plasticienne et historienne d’art, spécialiste du costume marocain, auteure d’un ouvrage de référence extrêmement bien documenté, Costumes et parures du Maroc (ACR Éditions), «pour Robert Ricard, [ on entend aussi bien ]“marlota” et “mallouta” (ou “mellouta”), puisque le mot apparaît en Espagne, au Portugal, et à partir du XVIe siècle, au Maroc. Un document arabe (il faut entendre marocain), de 1517, mentionne un personnage qui demande en cadeau deux “mellouta” de drap écarlates, et deux “mellouta” de velours».
Par la rédaction
La suite de l’article dans Zamane N°54