Depuis le Moyen Âge et la période des croisades, c’est la rivalité qui alimente d’ordinaire les relations entre le calife du Maghreb Al Aqsa et le chef du Vatican. Deux entités religieuses puissantes qui se font face de chaque côté de la Méditerranée et qui estiment chacune, être porteuse de La vérité. Impossible pour autant de nier l’existence de l’autre et de se priver d’un canal diplomatique important. Il est ici au moins question de rachat de captifs pris dans les filets de l’adversaire. Quelques lettres sont ainsi échangées sans pour autant fonder une véritable relation. Il faut attendre le XIXème siècle pour assister à un geste significatif, d’abord entrepris par le royaume chérifien. En 1888, le sultan Moulay Hassan, déjà sous pression des puissances européennes désireuses de coloniser le Maroc, profite du Jubilé du Pape Léon XIII (1878-1903) pour tenter un coup politique. Il charge le diplomate El Haj Mohammed Ben Larbi Torrès d’une ambassade extraordinaire apportant vœux et présents au souverain pontife tout en espérant que le Pape tempère les ardeurs des pays occidentaux avides de nouveaux territoires. Une mission encadrée par le Père Lerchundi, un prêtre espagnol arabisant et proche du sultan. Toutefois, les effets escomptés par les Marocains sont caducs. Mais cette visite est la première pierre d’un processus de rapprochement, qui ne devient effectif qu’au cours du XXème siècle.
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