Entre 1977 et 1980, sous l’administration du président Jimmy Carter, le torchon brûle entre les Etats-Unis et le Maroc, pourtant alliés traditionnels. En cause, le Sahara. Retour sur un dossier complexe, auquel les câbles diplomatiques récemment déclassifiés apportent un éclairage étonnant.
Alliés historiques, le Maroc et les Etats-Unis ont parfois connu quelques moments d’égarement. Des câbles diplomatiques datant de 1977 à 1980 consacrés à la politique américaine en Afrique du Nord, récemment déclassifiés par Washington, viennent nous le rappeler. Au cœur du problème, la résolution du conflit au Sahara, dans un contexte de guerre entre le royaume et le Polisario. En filigrane, une administration américaine démocrate, sous l’égide du président Jimmy Carter, qui a souvent « décidé de ne pas décider », résume Abdelkhaleq Berramdane, professeur agrégé de droit public et auteur de l’ouvrage «Le Sahara Occidental, enjeu maghrébin» (Karthala, 1992). Dans un monde plongé en pleine Guerre froide, coupé en zones d’influence entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, Carter est indécis. Parmi ses nombreuses interrogations, celle-ci, épineuse : « Doit-on soutenir les régimes dictatoriaux, amis de l’Occident, ou au contraire s’en dégager ? » Dans ce contexte, Carter n’a aucun problème (ou presque) à faire affaire et effectuer des tentatives de rapprochement avec des « pays socialistes », notamment l’Algérie, ou encore à caresser dans le sens du poil certains pays membres de l’Union Africaine hostiles au Maroc et à la politique de Hassan II.
Par Nina Kozlowski
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 85