Le procès de 1963 contre les bahaïs de Nador a mis le pouvoir au pied du mur. Si ce denrier s’est vu «contraint» à renoncer à poursuivre les «apostats», la question de la liberté de conscience et sa garantie sont toujours en suspens.
La commission qui devait veiller à la rédaction de l’actuelle Constitution a longtemps buté sur la liberté de conscience. Celle-ci ne fut par retenue. Car, par un jeu de pression et d’interprétation de l’islam, elle fut évacuée. Mais, comment se mettre au diapason des standards de l’ingénierie constitutionnelle et la rhétorique des droits de l’homme, si le texte fondamental n’intègre pas une telle disposition ? Comment ne pas reconnaître une réalité de plus en plus complexe, où le seul rapport valable entre l’État et les individus est celui de la citoyenneté, en dehors de l’appartenance à une quelconque ethnie ou religion. Et comment des citoyens marocains peuvent-ils être rassurés, quand ils sont menacés dans leur intégrité physique et morale, sous peine d’apostat, ou soumis au procédé inquisitorial de la hisba, ou celui du rachat (istitaba). On admet qu’un non musulman puisse se convertir à l’islam, mais comment peut-on refuser que quelqu’un né musulman, puisse choisir une autre foi, ou ne pas en avoir ?
Par Hassan Aourid
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